Quel est la provenance du poulet de chez KFC
Le 09/12/2013 à 08h14 - Produits du fast food
La plupart des gens qui ont déjà mangé du "poulet frit du Kentucky" (KFC) se sont forcément interrogé à un moment ou un autre sur la provenance des filets de poulet, ailes ou cuisses servis dans les restaurants du Colonel. Comme le poulet du KFC est doux et particulièrement tendre, la marque n'a de cesse de le mettre en avant pour prouver le coté "sain" de ces produits, et le consommateur, lui, s'interroge : "Comment peuvent-ils faire du poulet comme ça?", "Pourquoi mes escalopes à la maison sont deux fois plus dures?" "Est-ce la cuisson?", "Est-ce la panure?", ...
Bref, si vous vous intéressez un tant soit peu à la cuisine ou au contenu de votre assiette, la tendresse et la texture de ce poulet vous ont forcément sauté aux papilles. Entre les rumeurs et les dires officiels de la chaîne de fast-food, il est parfois compliqué de démêler le vrai du faux et de s'assurer réellement de la qualité ou des méthodes de fabrication des aliments. Nous allons voir aujourd'hui comment les établissements KFC se ravitaillent en poulet, d'où vient cette marchandise et comment une simple cuisse de poulet ou une escalope arrive toute dorée et croustillante dans votre sandwich ou bucket.
Tout commence dans les élevages de poulets de l'union européenne (France, Allemagne, Pologne, Pays-Bas), dans de grandes exploitations qui manipulent des milliers de bêtes tous les jours. KFC précise que le poulet est fourni par des leaders mondiaux de l'agro-alimentaire, répondant à un cahier des charges rigoureux, qui irait au-delà de la législation en vigueur, pour assurer au client une qualité optimale de la viande. Les poulets seraient nourris grâce à un mélange de céréales, et vivraient dans de grandes exploitations couvertes leur permettant quand même une liberté de déplacement. Nul besoin alors de donner des hormones de croissance ou des compléments alimentaires douteux aux bêtes, qui se musclent et grandissent naturellement.
On comprend facilement que la marque souhaite mettre cet aspect en avant étant donné que le poulet reste pour elle une matière première essentielle et la source de son chiffre d'affaires. Et pour rassurer les consommateurs les plus exigeants, le site internet officiel affirme que les fournisseurs contrôlent à la fois la qualité de leurs produits, mais aussi leur impact écologique et mettent en place un réseau qui permet une traçabilité complète. Ces exploitants seraient même contrôlés par des organismes indépendants européens, et seraient donc obligés de suivre des réglementations à propos du bien-être animal et de la sécurité sanitaire et alimentaire.
Dans les faits, il semble que ce soit le groupe Doux qui soit responsable du poulet que l'on retrouve dans les restaurants français. Ce géant du secteur abat et exporte plus d'un million de tonnes de viande de volaille chaque année (poulet, dinde, nuggets, filets panés, ...). Cependant l'industriel ne bénéficie pas d'une réputation sans taches et traîne derrière lui nombre de casseroles plus ou moins dramatiques : viandes non-hallal exportées vers le Maroc, en Arabie Saoudite ou au Qatar, arnaques sur le poids des bêtes, méthodes douteuses pour recevoir des subventions européennes, délocalisations et suppressions d'emplois à tour de bras, ... Récemment le groupe a d'ailleurs été placée en redressement judiciaire à cause des dettes accumulées par sa filiale brésilienne, un des premiers pays producteurs de volaille.
Pour décrypter, il faut donc prendre en compte le fait que le premier fournisseur de la chaîne ne soit pas totalement irréprochable, et qu'on ne parle pas de "poulet bio" pour KFC. L'élevage se fait à l'intérieur dans des bâtiments où les poulets voient la lumière du jour mais ne sortent pas, et grossissent ou grandissent parfois trop vite, ce qui peut entraîner des maladies cardiaques ou pulmonaires. De plus, ils sont bien souvent "entassés" dans des enclos ou le nombre de volailles est calculé pour s'adapter aux mètres carrés disponibles.
Le fait que les poulets ne soient pas élevés en cage ne veut donc pas dire qu'ils gambadent joyeusement dans un pré verdoyant entre deux épis de blés... Ceci étant dit, il est vrai que les fournisseurs se doivent de respecter au moins la législation ou les cahiers de charges auxquels ils sont assujettis, encore faudrait-il en connaître le contenu. Mais ce poulet n'est pas rare dans les rayons des supermarchés et, contrairement à celui nourris à base d'hormones, il n'a jamais été prouvé que sa consommation présente un risque pour la santé.
Enfin, si vous consultez des sites internet sur la provenance du poulet du Colonel, vous trouverez sans doute des liens sur des campagnes d'associations pour la défense animale (PeTA) organisées aux Etats-Unis contre les restaurants KFC. Sachez que la législation concernant l'élevage de volailles est bien différente là-bas et qu'elle a aussi beaucoup évolué en Europe, surtout après les épisodes de grippe aviaire et autres scandales, qui font toujours naître rapidement des lois et des réglementations nouvelles.
Les poulets sont abattus dans les 4 pays mentionnés plus hauts et où ils ont été élevés. Ils sont alors découpés en cuisses, ailes et filets (9 morceaux sont prélevés des carcasses des animaux au total), et ces derniers sont ensuite envoyés aux restaurants KFC les plus proches. Contrairement à une légende répandue, les poulets KFC sont des poulets comme les autres : ils ont aussi des pattes, des ailes et des entrailles, en bref, ils sont normalement constitués. Les rumeurs proclamant qu'ils n'ont que des filets ou que la taille de ces derniers est augmentée grâce à diverses hormones ne tient pas la route : il faudrait en effet alors nourrir les poulets différemment pour avoir sur les uns des blancs, sur les autres de plus grosses cuisses ou ailes, ... N'est-il pas plus simple de récolter chacune de ses parties sur des poulets normaux, les filets servant à la préparation des sandwiches, et les cuisses et ailes pour les buckets?
Après l'abattage et la livraison, la volaille est alors cuisinée le plus vite possible pour éviter tout scandale sanitaire (mauvaise conservation ou prolifération de bactéries). Il est évident qu'il n'est pas dans l'intérêt de la marque que des procès aient lieu sur la qualité de ses produits, elle évite donc toute infraction qui pourrait la rendre responsable d'intoxications alimentaires : non-respect de la chaîne du froid, entassement des produits dans des endroits non prévus pour les denrées alimentaires, etc...
Sur son site, la marque assure que les "morceaux de poulet ne sont pas reconstitués, sont garantis non broyés et sont entiers". Un simple coup d’œil sur les produits suffit à prouver cette allégation : il est en effet difficile de reconstituer une cuisse ou une aile de poulet, et les filets panés sont de véritables blancs de poulet. Vous constaterez d'ailleurs que contrairement aux nuggets de chez Mac Donalds par exemple, aucun des filets de poulet du Colonel Sanders n'a réellement la même forme qu'un autre, prouvant que la marque se concentre plus sur le poids du produit que sur sa forme finale. Si le poulet était reconstitué ou broyé, il serait alors plus simple d'obtenir des "panés de poulet" très plats, tous de même taille, même poids et même forme.
Quant à la panure, elle est issue d'une recette très simple que certains petits malins ont réussi à faire partager au grand public : il s'agit en fait simplement de farine, d’œufs, de lait et d'un mélange de 11 épices testé et amélioré pendant près de 10 ans par "le Colonel". Les filets ou les pièces de poulet sont donc simplement plongés dans un mélange de farine et d'épices "spéciales" (qui sont assez ordinaires en réalité), avant d'être replongées dans du lait et de nouveau dans le mélange. La friture fait ensuite le reste.
L'origine du poulet du KFC est pendant longtemps resté dans l'ombre, mais les législations et internet aidant, le secret a depuis bien longtemps été levé. De plus, après des scandales ou des campagnes chocs organisées aux Etats-Unis, la marque a mis en avant ses efforts pour la sécurité sanitaire et alimentaire de ses enseignes.
Entendons-nous bien : il ne faut pas aller dans un restaurant KFC en espérant manger du poulet Label Rouge ou issu de l’agriculture biologique ! Mais vous y trouverez cependant une viande de qualité normale, comme celle que l'on trouve un peu partout dans les grandes surfaces, bien cuite et bien préparée, et une équipe de cuisiniers chargés par la marque de respecter les impératifs de préparation, de cuisson et de conservation des produits. Les poulets sont élevés selon des règles strictes, qui leur garantissent une alimentation 100% végétale et une traçabilité en cas de problèmes.
Comme les autres géants de la restauration rapide, KFC s'est adapté à la demande d'un public de plus en plus exigeant avec la composition de son alimentation, et a mis en place plusieurs mesures afin de garantir à ses clients le plus de transparence possible sur ces produits.
Et pour les gourmands fans de Bio, sachez qu'il est possible grâce à différents sites qui diffusent la recette originale de paner vous-même un poulet de très haute qualité avec une farine, des œufs et du lait d'origine biologique, sans oublier le fameux mélange d'épices qui a fait toute la renommée des restaurants.